Acheter une œuvre coup de cœur de couleur rose, découvrez les tableaux ci-dessous à dominante rose, la couleur de certaines fleurs, des flamants roses et du soleil au lever ou au coucher.
C’est une couleur que l’on associe à la tendresse, à la jeunesse et donc aux petites filles et à tous les jouets qui leur sont destinés. Comme si elles étaient les seules à apprécier cette couleur ! Le rose a pourtant été porté, pendant de nombreux siècles, par les hommes…
Tableaux contemporains de couleur rose
Avant la couleur rose
De l’Antiquité romaine au Moyen Âge, la couleur existe mais n’a pas de nom. Elle est perçue comme une nuance claire du rouge. Quand parvient-on à la nommer ? Au départ, c’est un mot venu d’Italie, incomato, incarnat, qui est préféré, car cette couleur est celle de la chair. Il est utilisé en France dès le XVe siècle. Le mot « rose », reprenant le nom de la fleur, entre dans le dictionnaire à partir du milieu du XVIIIe siècle.
La couleur du masculin et féminin
Jusqu’au XIXe siècle, ce sont surtout les jeunes garçons qui s’habillent en rose, dans les milieux sociaux les plus favorisés (aristocratie et haute bourgeoisie), car il rappelle l’ancien rouge sang des guerriers. C’est une couleur virile et une marque de puissance et de pouvoir. Observez le roi Henri IV représenté en Mars, dieu de la guerre. Son armure rose et la couronne de lauriers posée sur sa tête montrent le roi de France en guerrier victorieux, fier de piétiner les armes, les armures et les casques de ses ennemis.
Quant à notre habitude d’habiller les nourrissons en rose ou en bleu, elle nous serait venue des Anglo-Saxons, au milieu du XIXe siècle. Avant, dans tous les milieux, les jeunes enfants étaient habillés en blanc, aucune distinction vestimentaire n’étant faite entre les garçons et les filles.
La perception du rose
Les groupes féministes disent stop au rose, couleur dominante dans les jouets pour les filles. Mais si les mères sont de plus en plus nombreuses à proposer à leurs filles des jeux et des jouets jusque-là davantage utilisés par les garçons, elles restent réticentes à acheter à ces derniers des vêtements roses ! Le rose n’est donc pas perçu de manière égale. Il demeure associé à la féminité, et les parents ont encore peur de transformer leur garçon en fille en le vêtant de rose ! En apprenant que le rose était perçu autrefois comme une couleur virile, peut-être nuanceront-ils leur point de vue.
Le rose dans le mouvement rococo
Le rose est très présent dans la peinture dite « rocaille » ou « rococo » du XVIIIe siècle. L’un des peintres les plus représentatifs de ce style est François Boucher, premier peintre du roi Louis XV à partir de 1765. Il est le peintre préféré de la maîtresse du roi, Madame de Pompadour, qui lui passe commande de plusieurs portraits. Ce tableau où elle est représentée à sa toilette – une activité qui se limite à se repoudrer le nez, se parfumer et se passer du fard sur les joues… Le rose circule dans toute l’œuvre : il est sur les lèvres, les joues, les rubans, les bras, les mains, les fleurs déposées sur la table et le fond d’un bijou : un camée à l’antique avec le profil de Louis XV.
Âgée de 37 ans, la Pompadour commande un portrait qui lui permet de réaffirmer son statut exceptionnel, sa position de favorite. Le peintre met en avant sa beauté, qu’il souligne avec le rose, une couleur faisant ressortir la pâleur de sa carnation. Elle apparaît ici jeune, pleine de fraîcheur et de douceur. Mais ce rose pourrait également suggérer le pouvoir et l’influence que Madame de Pompadour a exercés sur le roi.
D’ailleurs, sa couleur, le bleu, tient aussi une place essentielle dans le tableau : lui aussi fait naviguer notre regard depuis le sommet de la tête de la favorite jusqu’à la table de toilette, et vient rappeler avec subtilité les liens étroits qui unissent les deux amants.
Peindre un tableau avec un rose agressif
Le rose prend ici une apparence plus agressive. À l’âge de 16 ans, Jean-Michel Basquiat, artiste d’origine haïtienne et portoricaine, signe ses graffitis SAMO, pour Same Old Shit, ce qui signifie « Toujours cette même merde ».
Le ton est donné. L’artiste porte déjà un regard très critique sur la société, qui se retrouvera dans ses toiles. Constamment en rébellion, notamment contre la domination des Blancs dans la société américaine, ce peintre noir, le premier à acquérir une place de premier plan sur le marché de l’art contemporain international, nous met nez à nez avec un crâne aux traits déformés, comme s’il était cabossé. Le noir et le blanc sont souvent des couleurs utilisées par Basquiat, pour dénoncer les injustices vécues par les Afro-Américains.
Cette tête est-elle celle d’un homme blanc ou d’un homme noir ?
Elle est majoritairement blanche, mais les zones noires indiqueraient-elles des lambeaux de peau noire ? Basquiat voulait sûrement souligner l’inutilité d’une telle question, dans la mesure où tous les crânes sont blancs et tous les hommes égaux face à la mort.
Le rose vient-il accentuer cette vanité qui nous rappelle notre fragilité ? Ou voulait-il rendre la mort plus voluptueuse et sensuelle ? Une chose est sûre, le rose n’est pas seulement synonyme de féminité, douceur et jeunesse : avec Basquiat, il est souvent une couleur qui renoue avec la virilité et sert de fond à des revendications. Les couleurs sont parfois prisonnières du sens qui leur est attribué ; Basquiat revalorise les plus décriées.