Dans la série « Portrait fluide », voici une collection de peintures à l’encre et eau de javel sur papier aquarelle 185 et 300g commencée en 2022.
Ce travail est inspiré de selfies glanés sur Twitter le dimanche soir sur un fil LGBTQI, pour étudier l’autre dans la double subjectivité : la subjectivité de l’artiste peintre contemporain vis à vis de son modèle et la subjectivité du modèle vis à vis de lui même.
Je travaille avec une technique proche de l’aquarelle mais sans dessin préalable. Au cours du processus la feuille est inclinée à la verticale et à l’horizontale suivant les phases de création du portrait. Les couleurs de cette encre spécifiques rappelle l’image photographique.
Réaliser un portrait sans dessin me permet une grande liberté et d’interroger l’« autre » et l’action de peindre.
Ces coulures fonctionnent comme l’histogramme du modèle peint et la trace de l’acte de peindre de l’artiste dans le temps. Ces visages sont fluides, fluides dans leur perception, fluide dans leur création.
Un visage féminin est il de sexe féminin ou non ?, ou simplement une construction ?
Les visages sont très proches, et je passe de l’un à l’autre lors de la réalisation de l’œuvre.
Ce que recherche n’est pas de représenter une belle image d’une personne, d’un individu, mais plutôt une exploration continue du processus lui-même; de créer un mode d’expression de l’autre via l’accident à la recherche du Punctum de Roland Barthes; quelque chose qui attire mon attention et à partir duquel je projette un peu de moi même dans telle ou telle photo.
Certains artistes disent que peindre l’autre, c’est se peindre soi-même, je le pense aussi.