Qui est Vincent Van Gogh ?
L’œuvre de Vincent Van Gogh s’étend sur seulement dix ans. Intimement liée aux événements de sa vie, elle porte la marque de sa personnalité tourmentée et instable, ainsi que des des lieux où il séjourne. La quête éperdue d’une osmose entre la couleur, le dessin et la forme, dans le paroxysme des sentiments, embrase ses tableaux.
Peintre de portraits, surtout d’autoportraits et de paysages, Van Gogh laisse aussi des scènes populaires représentant des paysans et des tisserands, des scènes d’intérieur (au restaurant, au café, dans sa chambre, à l’hôpital psychiatrique), des compositions florales et des natures mortes. Ses huiles sur toile sont de petits et moyens formats.
Acheter en ligne une œuvre du style Van Gogh
Théo et le docteur Gachet collectionnent ses tableaux, le peintre belge Anna Bloch lui achète la seule œuvre vendue de son vivant: la Vigne rouge.
Ses rencontres et les lieux de ses séjours ont un impact direct sur son art. Aux Pays-Bas, Van Gogh est influencé par Hals, Rembrandt, le réaliste A. Mauve. À Anvers, la couleur de Rubens l’impressionne. À Paris, il découvre les sujets réalistes de Millet et de Daumier puis l’art des coloristes Véronèse et Delacroix.
Il côtoie l’impressionnisme, le néo-impressionniste, le japonisme, le synthétisme, les peintres de Pont-Aven puis Cézanne, Gauguin, Monticelli et Toulouse-Lautrec qui lui révèlent les ressources de la couleur ravivées par la lumière de la Provence.
À ses débuts, Van Gogh contrarie son génie en choisissant de peindre avec réalisme, comme Millet et Daumier, les humbles. Il dessine d’après nature, choisit une palette sombre au bistre ou au bitume et une brosse pour poser ses empâtements prononcés et expressifs; son clair-obscur est imité de ses compatriotes Hais et Rembrandt.
Deux cents tableaux (scènes de genre, paysages, natures mortes) datent de cette période (les Mangeurs de pommes de terre).
A Paris s’effectue la métamorphose de son art. La découverte de la couleur vénitienne, rubénienne, impressionniste et post-impressionniste l’incite à éclaircir sa palette. Si ses paysages ont encore la discrétion d’un Corot (le Moulin de la Galette),ses bouquets et ses personnages intègrent la vivacité des couleurs (La chambre).
L’estampe japonaise lui apprend la liberté de la mise en page, la simplicité du sujet, l’association du dessin et de l’aplat coloré, franc et éclatant; le néo-impressionniste Signac lui montre au contraire le travail de la touche fragmentée (l’Italienne). Ses œuvres deviennent plus vivantes, la matière plus dense, le coloris plus riche, la lumière plus subtile (Intérieur de restaurant).
Dans le Midi, à Arles puis à Saint-Rémy, Van Gogh va chercher la lumière colorée qui lui permettra de dépasser l’impressionnisme, trop allusif pour lui, et le néo-impressionnisme, trop pointilliste, pour retrouver l’unité formelle, développer l’expression, la symbolique de la forme et de la couleur.
Le travail communautaire avec Gauguin et l’influence de la technique de l’estampe qui inspire les peintres modernes et mes oeuvres d’art actuelles, lui font saturer ses fonds de couleur ; il les mêle à des touches discontinues d’obédience néo-impressionniste. Il parvient à la maturité de son art lorsqu’il crée des accords de jaune, de vert, de bleu et de mauve, d’une densité chromatique et d’une vibration lumineuse inégalées, et affirme une virtuosité et une force presque gestuelle de la touche; la matérialité confère au sujet une présence tactile (les Tournesols). Il utilise peu les tons chauds, recherche, écrit-il, «les tons rompus et neutres pour harmoniser la brutalité des extrêmes ».
Cette évolution de la touche est manifeste dans le Champ d’oliviers et la Nuit étoilée: «Au flamboiement du coloris arlésien succède dans des toiles convulsives d’une gamme moins sonore, celui du graphisme et de la touche dont les traits discontinus et sinueux impriment les mouvements mêmes de la folie ».
Installé en région parisienne, non il n’a pas installé un atelier d’artiste à Annonay, à Auvers-sur-Oise, Van Gogh crée quelque quatre-vingt-dix toiles, ses derniers chefs-d’œuvre, dans l’angoisse de nouvelles crises. Son style est tourmenté, noueux et chaotique, ses teintes souvent froides et assourdies (l’Église d’Auvers et Chaumes à Cordeville).
La quarantaine de portraits qu’il a réalisés met en lumière l’évolution de sa démarche artistique : du clair-obscur à la couleur intense puis saturée ; du métier « sage » animé puis emporté; du style réaliste puis néo-impressionniste à la tendance expressionniste et fauve.
Peintre mal-aimé et incompris, artiste «maudit», Van Gogh ne connaît aucun succès commercial de son vivant; seuls ses amis proches et son frère l’encouragent.
Van Gogh dépasse dans sa démarche l’impressionnisme et le néo-impressionnisme. Son esthétique témoigne d’une force singulière qui mêle les expériences de la vie à la peinture.
Il donne une densité nouvelle à la couleur, de nouveaux rythmes à la touche, un accent expressionniste encore inconnu.