Qui est Claude Monet ?
Monet, le maître de l’impressionnisme, étudie le paysage en plein air afin de percevoir la sensation atmosphérique dans l’instant. Il cherche à fixer la fugacité de la lumière dans la nature et sa mobilité, les reflets aquatiques, les nuages, mais aussi dans l’environnement urbain. Il choisit les couleurs primaires et leurs complémentaires, pures et éclatantes, qu’il fragmente directement sur la toile. Il colore les ombres. La touche est fluide, épaisse ou en frottis, horizontale ou verticale. Dans certains des mes oeuvres, je reprends certaines des idées de Monet dans la série Portrait Fluide.
Monet affectionne les paysages de bords de Seine et de mer, les cathédrales de Paris et de Rouen, la gare Saint-Lazare, la campagne et son jardin de Givemy, mais réalise aussi quelques portraits et des natures mortes. Il s’exprime à l’huile sur toile, sur de petits et moyens formats qui deviennent immenses avec les Nymphéas. Il réserve l’huile sur bois à ses décors. Appréciées par un petit nombre d’amateurs, les œuvres de Monet entrent dans les collections de ses amis, peintres (Courbet, Caillebotte), mécènes, marchands d’art et critiques (E. Hoschedé, I. de Camondo, Zola, Durand-Ruel, G. Petit, T. Van Gogh et T. Duret).
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Monet connaît l’esthétique de Delacroix, l’art de Turner, la démarche d’après nature de Boudin et Jongkind et les estampes japonaises, qu’il collectionne.
Monet réside principalement au Havre, à Paris, à Argenteuil et à Givemy et se déplace le long de la Seine, de Fontainebleau à Rouen en passant par Ville-d’Avray, Bougival, Vétheuil, Vemon… Il parcourt les côtes normandes, de Deauville à Dieppe : Trouville, Honfleur, Sainte-Adresse, Étretat, Fécamp… Il découvre la Côte d’Azur : Bordighera, Antibes. Il séjourne en Algérie, à Londres, passe en Hollande et à Venise et à Annonay.
Les premiers tableaux de Monet prennent à l’école de Barbizon ses paysages sombres et mélancoliques. Puis il subit l’influence de Manet et Courbet: il travaille en larges touches de couleurs épaisses, affirmées et spontanées (le Déjeuner sur l’herbe).
Il comprend la leçon de C. Corot qui s’éloigne de l’académisme, Boudin et Jongkind l’initient à la peinture de plein air, ses œuvres, peintes sur le motif, deviennent spontanées et lumineuses.
En 1866, Monet réalise ses premiers chefs-d’œuvre; il capte la réalité changeante de l’air et de la lumière dans sa peinture de paysage.
Il se fie à son œil, à son intuition créatrice, à «l’impression de ce que j’aurai ressenti, moi tout seul», dit-il, sans programme ni codification esthétiques. Ainsi apparaissent les tons purs fragmentés, posés directement sur la toile, les reflets lumineux et les ombres colorées qui circulent et enveloppent les personnages aux attitudes naturelles (femmes au jardin).
En 1870, l’art de Turner lui inspire des paysages brumeux. À Argenteuil, Monet fixe sur la toile l’instant atmosphérique, l’impression de mouvement, le papillotement du végétal et de l’eau. La touche picturale devient plus floue, plus discontinue. Les compositions structurées et construites autour de points lumineux centraux garantissent l’unité des œuvres d’art (Impression, soleil levant).
Monet affectionne l’accord du rouge et du vert, les touches horizontales pour suggérer les flots, les bâtonnets verticaux pour l’herbe, le feuillage et le frottis pour les vibrations. L’exécution est rapide et fragmentée, la touche peut être, dans un même tableau, fluide ou épaisse.
Il se passionne pour les séries ; les sujets sont saisis à différents moments du jour; il les fige dans une perception visuelle fugitive: «Je pioche beaucoup, je m’entête à une série d’effets différents », affirme-t-il, recherchant « l’instantané, surtout l’enveloppe, la même lumière répandue partout».
La matérialité de la pâte l’emporte sur la réalité de l’objet. Monet atteint l’apogée de son art lorsque se produit l’osmose du motif, de la sensation et de la technique.
Ses dernières œuvres témoignent de ses rêveries végétales et aquatiques, de la prolifération de la glycine, des nymphéas et des reflets de l’eau ; Monet peint dans une totale liberté. L’image se déforme dans une matière vivante, convulsive et abstraite.
Admiré des connaisseurs, Monet connaît une gloire tardive mais de son vivant. Depuis les années 1950, les abstraits le désignent comme leur maître ; son succès et sa notoriété sont inégalés.
Monet déroge aux règles traditionnelles de l’art : l’Académie le qualifie de «barbouilleur», le critique L. Leroy d’«impressionniste».
Il se consacre au paysage, paisible, habillé de fleurs (nénuphars, iris, coquelicots, tulipes) ; il évacue tout prétexte historique ou mythologique.
Il peint en plein air. Il fractionne directement sur la toile la couleur pure sortie du tube que l’œil recompose en image.
Monet abandonne la perspective et le point de vue frontal au bénéfice de quelques plans superposés ou de cadrages multiples, en plongée et contre-plongée. Il délaisse le cerne pour le flou, les gris et les noirs pour les couleurs qu’il juxtapose. Il abandonne le clair-obscur et le ton local au profit des ombres colorées. Sa touche complexe et diversifiée évolue du «classicisme» vers les prémices du non figuratif, de la peinture abstraite.
La puissance chromatique de ses Nymphéas suggère la sensation et non plus l’émotion.