Qui était Sandro Botticelli ?
Acheter en ligne une œuvre en hommage à Botticelli
À Florence, l’art de Filippo Lippi, de Léonard de Vinci et des sculpteurs Verrocchio et Pollaiolo l’influencent.
De sa formation d’orfèvre, Botticelli conserve le goût des motifs ciselés, du trait incisif et délié d’une précision parfaite. Il retient de Filippo Lippi la ligne nerveuse et accusée (ligne typiquement florentine caractéristique aussi de Pollaiolo, dont il se serait inspiré), le contour cerné, les chairs lumineuses, les couleurs vives et chaudes.
Les sujets bibliques, aux figures parfois cruelles, deviennent sous son pinceau poétiques et mélancoliques. Les couleurs claires et subtiles mêlées aux teintes riches ajoutent une intensité lyrique.
Les draperies ondoyantes mettent en valeur les attitudes précieuses des silhouettes, soulignent le rythme presque dansant des personnages, à la manière de Verrocchio.
De la traditionnelle linéarité du trait florentin découle la préciosité du dessin de Botticelli, sa ligne élégante et expressive, très personnelle. L’invention poétique l’emporte sur la réalité et le dessin sur la peinture.
À partir de 1478, à sa maturité, au cœur de la Renaissance florentine, Botticelli peint des compositions au rythme musical, cisèle le contour linéaire des éléments, travaille leur relief et leur modelé.
L’enchevêtrement de masses blondes de cheveux flottants, les vêtements gonflés de vent, l’équilibre instable des personnages pressentis comme fragiles, de passage dans un paysage serein, caractérisent son art. Dans le monde qu’il crée, la mélancolie et l’angoisse sont pourtant latentes (décor de la villa Médicis).
À la maîtrise de certaines compositions léonardesques (ordonnance de la composition, convergence des gestes et des regards) s’ajoute la nostalgie d’un monde rêvé et fragile, que symbolisent les monuments antiques.
Leur parfaite observation dénote un souci de réalisme qui aboutit aussi à l’individualisation de certains personnages ( l’Adoration des mages). La linéarité s’accentue dans des compositions circulaires qui obéissent à la «loi du cadre» (Vierge à la grenade) et dégagent un sentiment élégiaque. La finesse extrême du détail, qui caractérise son œuvre, se retrouve dans le portrait de laïcs ou de religieux, inquiets et expressifs (Saint Augustin).
Après 1490, la ligne devient plus aiguë, la gestuelle des personnages est exagérée ; l’amoncellement des rythmes linéaires, presque emportés, convulsifs, répond à une inspiration spirituelle et artistique plus tourmentée. Le canon des figures s’allonge, les regards sont absents (la Calomnie).
Après 1500, le bouleversement spirituel s’empare de Botticelli, engendre la cassure de la ligne, la violence de la couleur, le tumulte, le trouble. Son inspiration s’exalte, ses personnages deviennent torturés et hiératiques, les règles de la perspective sont transgressées. Botticelli cisèle son trait jusqu’au graphisme pur, prône des messages moraux et vertueux, dans une narration frénétique (Nativité mystique). Il déploie des compositions allégoriques, d’une tonalité apocalyptique.
Ses dernières œuvres, pacifiées, laissent croire à une espérance retrouvée (la Nativité mystique).
Célèbre de son vivant auprès de quelques érudits, Botticelli tombe rapidement dans l’oubli. Il est redécouvert au XIXe siècle.
Florentin par son goût de la ligne, Botticelli lui imprime une élongation, une souplesse, une nervosité gracieuse, un style qui rompt de ce fait avec la recherche humaniste et artistique de la Renaissance.
Il transpose les sujets bibliques pour en faire des sujets profanes et mythologiques, inspirés de l’idéal néoplatonicien. Il conçoit de grands tondi de Madone, tout en grâces alanguies et en courbes, dans une harmonie de formes circulaires parfois «redondante». Son graphisme devient d’une suprême élégance; sa ligne, pure, est unique.